Comment Contrôler Les Chaleurs D’été Dans Votre Chambre De Culture ?
Publié le :
Jun 26, 2018
Catégories :
La culture du cannabis
La culture en intérieur pose certains défis, dont le contrôle de la température. Si vous avez du mal à vaincre la chaleur en été, voici quelques conseils de professionnels.
La gestion de la chaleur est l’un des problèmes les plus importants auxquels les cultivateurs en intérieur doivent faire face. Cela s’explique par la nature même de la culture en intérieur. Qu’il s’agisse d’une opération discrète ou d’une production légale, les deux nécessitent une certaine consommation électrique afin de simuler la nature.
Les deux principaux responsables des températures excessives du thermomètre sont l’éclairage artificiel et des déshumidificateurs. Sans lumière forte, vos pieds ne produiront pas de grosses têtes. Sans un déshumidificateur adéquat, vous risquez de perdre toute votre récolte à cause de la moisissure des têtes.
Toutefois, le stress thermique peut déclencher l’hermaphrodisme, et la plante commencera à produire du pollen mâle. Les feuilles peuvent également s’enrouler vers le haut, entraînant éventuellement une nécrose. Les insectes (comme les tétranyques) adorent la chaleur et se multiplieront beaucoup plus rapidement. Les températures plus élevées rendent également services aux bactéries et moisissures.
L’astuce consiste à équilibrer les choses pour obtenir des taux de croissances optimaux dans votre espace. Si vous voulez un jardin à haute performance, alors un investissement supplémentaire peut être nécessaire. Aussi, selon le stade de croissance, différentes conditions environnementales seront tolérées.
LA MÉTHODE LA PLUS ÉCONOMIQUE : AUGMENTER L’ÉCHANGE D’AIR
La façon la plus efficace de gérer la chaleur est l’échange d’air. Plus vous évacuez et recyclez l’air, mieux la chaleur est évacuée. Vous saurez que vos ventilateurs extracteurs sont efficaces lorsque les températures intérieures se rapprochent des valeurs ambiantes externes. Il en va de même pour l’humidité relative. C’est de loin le moyen le plus rentable de gérer à la fois la température et l’humidité relative excessive.
Le seul problème avec les ventilateurs d’extraction de haute qualité c’est qu’ils peuvent être excessivement bruyants. Si vous avez des voisins, c’est quelque chose à réfléchir, car vous ne voulez pas que quelqu’un frappe à votre porte pour porter plainte à cause du bruit.
La solution est simple, mais elle vous coûtera un peu plus cher. Achetez un ventilateur d’extraction recommandé pour une chambre de culture trois ou quatre fois plus grande que votre espace. Vous aurez également besoin d’un transfo. Un transfo est un contrôleur de tension réglable qui peut alimenter en toute sécurité votre gros ventilateur.
Il en résulte un volume important d’échange d’air avec très peu de bruit. Le gros ventilateur tournera plus lentement, mais le débit d’air qui en résultera sera plus élevé que votre petit ventilateur fonctionnant à plein régime.
AJUSTEZ VOTRE ÉCLAIRAGE
Comme dernier remède, l’allumage des systèmes d’éclairage peut être le seul moyen d’apprivoiser la chaleur excessive dans la chambre de culture. Les éclairages HID et plasma produisent beaucoup de chaleur.
Vous pouvez installer des réflecteurs qui relâcheront leur chaleur directement à l’extérieur. Alternativement, le passage aux LED de nouvelle génération est également une option viable. Les LFC fonctionnent très bien pour les semis et les clones, mais sont relativement inefficaces pour la floraison.
Une autre astuce consiste à modifier votre horaire d’éclairage. De nombreux cultivateurs en intérieur préfèrent faire fonctionner leurs lumières pendant la nuit parce que les températures ambiantes sont plus basses. Dans de nombreux endroits, l’électricité est également moins chère la nuit. Ceci s’inscrit parfaitement dans le calendrier de floraison 12/12.
Mais qu’en est-il du 18/6, ou même du 20/4 ?
Il y a un excellent truc pour cela. C’est ce qu’on appelle la Gas Lantern Routine. Cela prolongera un peu votre période végétative, mais l’avantage est une période d’éclairage réduit par jour, que vous pouvez faire fonctionner efficacement pendant la nuit. Cela fonctionne comme suit :
- 12 heures de lumière
- 5 heures 30 de nuit
- 1 heure de lumière
- 5 heures 30 de nuit
Ainsi, vos plantes resteront en croissance végétative aussi longtemps que vous le souhaitez, tout en ne consommant que 13 heures d’électricité par jour. Vos factures mensuelles diminueront, de même que votre température si vous l’utilisez la nuit.
SUPER PERFORMANCE AVEC DES TEMPÉRATURES ÉLEVÉES ET DU CO₂
C’est probablement la configuration la plus performante que vous pouvez avoir aujourd’hui. Les plantes se nourrissent de lumière, d’eau, de nutriments, et de CO₂. En complétant votre chambre de culture avec du CO₂, vous pourrez avoir une température beaucoup plus élevée que les valeurs normales recommandées. Certaines chambres de culture montent jusqu’à 35 °C en toute sécurité.
Le niveau moyen de l’air ambiant sur Terre aujourd’hui est d’environ 400 ppm. En augmentant jusqu’à environ 1 500 ppm, vous augmenterez les performances et les niveaux de tolérance de votre installation.
Le CO₂ peut revenir assez cher, car il vous oblige à gérer une pièce scellée. Néanmoins, si c’est fait correctement, cela peut être réellement très rentable.
SI VOUS NE POUVEZ PAS LES BATTRE, REJOIGNEZ-LES.
En dernier recours, vous pouvez ajouter une unité de climatisation à votre installation. Mais cela impliquera à nouveau d’acheter plus de matériel et d’augmenter votre budget mensuel d’électricité.
Même si vous cultivez dans un placard, au bord de la mer, et pendant une vague de chaleur estivale, il est toujours possible de produire de la bonne herbe. Vous n’avez qu’à inverser votre stratégie de culture. Au lieu d’essayer de battre la chaleur, utilisez-la à votre avantage.
Choisissez une variété stable à dominance sativa. Les sativas sont indigènes des tropiques d’Afrique centrale et d’Afrique du Sud, de la Jamaïque, de l’Inde, de la Thaïlande, et du Mexique. Elles se sont naturellement adaptées aux températures élevées.
Faites des recherches, et vous aurez bientôt une liste de variétés adéquates qui sont connues pour être tolérante, et même profiter de températures élevées.
LES VALEURS IDÉALES DE TEMPÉRATURE ET D’HUMIDITÉ RELATIVE POUR LA CROISSANCE
SEMIS ET CLONES
Les semis et les clones adorent la forte humidité. Plus précisément, les nouveaux clones qui n’ont pas encore développé de racines auront besoin d’une humidité relative proche de 100 % pour se développer. Aux premiers stades de la germination et du clonage, essayez de maintenir une température constante tout au long de la journée.
Les semis commencent leur vie naturelle sous terre, où les températures ne varient pas autant. C’est à nous de simuler ces conditions. De même, les clones viennent de subir des facteurs de stress très importants, de sorte que plus l’environnement est stable, plus ils se rétabliront rapidement.
Les températures recommandées pour les clones et les semis sont d’environ 20-25 °C. Tout ce qui dépasse cette valeur peut devenir trop stressant. Mais tant que l’humidité relative est supérieure à 70 %, ils devraient pouvoir tolérer quelques degrés de plus.
CROISSANCE VÉGÉTATIVE
Pendant la période végétative, les plantes peuvent supporter des températures légèrement plus élevées, de l’ordre de 20-30 °C. L’humidité relative idéale est supérieure à 70 % et inférieure à 85 %. Durant cette phase de croissance, les plantes sont davantage menacées par les basses températures (inférieures à 15 °C).
Il est intéressant de noter que vous pouvez utiliser les différences de température jour/nuit à votre avantage. Plus la différence est grande, plus les tiges et les entre-nœuds seront longs. Inversement, des températures jour/nuit plus proches l’une de l’autre contribueront à réduire les étirements et à rendre la structure plus compacte.
FLORAISON PRÉCOCE
Lorsque vous passez à l’étape de la floraison, vous devriez également commencer à faire la transition graduellement. La règle de base est de mimer la nature.
Vous devriez essayer d’augmenter votre température moyenne de jour et de nuit, en vous assurant de ne pas dépasser les 28 °C.
À ce stade, vous attendez toujours que les pistils se forment et que les têtes fleurissent. Il n’y a toujours pas de risque significatif d’attaque fongique ou de moisissure, de sorte que l’humidité relative peut rester autour de 65-70 %. Dans tous les cas, vous devriez idéalement commencer à diminuer l’humidité relative jusqu’à ce qu’elle soit inférieure à 60 %.
FLORAISON MOYENNE À TARDIVE
L’automne est arrivé et la fin du cycle de croissance du cannabis est proche.
À ce stade, vous êtes dans le sprint final jusqu’à la fin. Vous avez travaillé si dur, et la récolte approche à grands pas. Les fleurs sont en pleine floraison, les trichomes commencent à pétiller, et les terpènes remplissent la pièce de cet arôme merveilleux.
Attention, l’excès de chaleur peut enlever cette odeur et cuire vos glandes de résine à une teneur en THC plus faible. Sauf si vous utilisez du CO₂, évitez de dépasser 28 °C. Les pistils sont très sensibles et il n’est pas rare qu’une tête se laisse sécher en quelques jours sans défense.
Si la chaleur est toujours un problème, faites de votre mieux pour surélever les lumières autant que possible. Votre principale préoccupation devrait maintenant être la déshumidification, ce qui, comme nous l’avons déjà mentionné, peut augmenter considérablement votre température intérieure. Pour éviter efficacement qu’une maladie n’attaque votre culture, maintenez des valeurs d’humidité relative entre 40 et 50 %, idéalement dans la fourchette inférieure.
Si vous êtes attentif à l’influence de la température (et de l’humidité relative) lorsque vous cultivez en intérieur, non seulement vous éviterez des complications telles que la pourriture des racines, mais vous obtiendrez également des performances maximales et serez récompensé par un beau rendement.