Comment Le Cannabis Interagit-Il Avec Les Autres Médicaments
Publié le :
Sep 5, 2018
Catégories :
Cannabis médical
Savoir comment le cannabis interagit avec les autres drogues/médicaments est important pour votre bien-être. Découvrez ce qu’il se passe lorsque vous combinez du cannabis avec d’autres médicaments sur ordonnance et substances récréatives.
COMMENT LE CANNABIS INTERAGIT AVEC LES AUTRES DROGUES/MÉDICAMENTS
La plupart des drogues, qu'elles soient des médicaments sur ordonnance ou des substances récréatives, interagissent toutes entre elles à certains degrés. Les produits pharmaceutiques ont des avertissements dans leurs déclarations de produit sur la façon dont ils interagissent avec d’autres substances. Ces substances peuvent être d’autres médicaments ou des choses aussi inoffensives que le café ou les pamplemousses.
Le cannabis est une substance récréative et médicale qui interagit de nombreuses façons avec d’autres drogues. Les réactions sont souvent douces, et dans de nombreux cas, le cannabis peut finalement fonctionner en harmonie avec les autres drogues et médicaments. Parfois, ça peut être complètement l’inverse. Plutôt que de laisser les choses ainsi au petit bonheur la chance et de terminer la tête dans les toilettes ou même encore pire, ce guide va souligner la façon dont le cannabis réagit avec un certain nombre de drogues ou médicaments récurrents.
Le cannabis peut avoir des effets additifs et synergiques lorsqu’il est combiné à d’autres substances. Un effet additif, c’est le résultat d’une combinaison auquel s’ajouterait les sommes de chaque partie, 1 + 1 = 2. Un effet synergique, c’est lorsque la combinaison devient supérieure à la somme de chaque partie, 1 + 1 = 3 ou plus. Le cannabis peut accroître l’efficacité de nombreux produits pharmaceutiques, ce pourquoi un suivi proche d’un professionnel de la santé est recommandé.
Avis de non-responsabilité : aucun des éléments suivants ne devrait être perçu comme un avis médical. Comme toujours, contactez votre prestataire de santé pour toute question.
TAUX DE GLYCÉMIE
Des études ont montré que les consommateurs de marijuana sont moins enclins à être obèses, et même lorsque l’on prend la fringale en compte. La marijuana a pour effet de rendre le corps plus efficace au métabolisme des glucides. Les fumeurs ont également un risque plus faible de diabète et d’indices de masse corporelle plus faibles que les non-consommateurs. Ces effets sont importants lorsque les médicaments sont utilisés pour abaisser les niveaux de sucre dans le sang (glycémie)
Le risque ici est de trop réduire les niveaux de sucre dans le sang en combinaison avec d’autres médicaments comme l’insuline. Cependant, les preuves ne sont pas concluantes étant donné que les études ont consisté en de vastes enquêtes épidémiologiques qui analysent les tendances générales au sein des populations. De plus, il y a peu d’études sur les interactions spécifiques que le THC, le CBD et les terpènes contenus dans le cannabis peuvent avoir avec les médicaments utilisés pour contrôler la glycémie. Pour atténuer les risques, les patients qui consomment du cannabis doivent continuellement surveiller leurs bilans sanguins en consultation avec un professionnel médical.
HYPERTENSION
Les effets de l’hypertension ou des médicaments pour l’hypertension artérielle peuvent être amplifiés par le cannabis. Les cannabinoïdes affectent directement et indirectement les récepteurs CB1 et CB2 du système endocannabinoïde. Cela a pour effet d’augmenter la consommation d’oxygène cardiaque tout en réduisant simultanément le flux sanguin dans les artères coronaires. Les rapports d’effets indésirables sont rares, mais ceux qui prennent des médicaments pour l’hypertension doivent savoir que le cannabis peut aggraver les effets.
RISQUES DE SAIGNEMENTS
Les cannabinoïdes peuvent accroître les effets des médicaments destinés à la fluidification sanguine, telle que la warfarine. Des effets similaires peuvent être causés par des médicaments connus pour fluidifier le sang comme l’ibuprofène. Le THC et le CBD peuvent aussi ralentir le métabolisme de ces médicaments, car le THC peut déplacer la warfarine des sites de liaison de protéines.
SÉDATIFS
Les sédatifs influencent les récepteurs GABA du cerveau afin de produire un effet apaisant. De la même manière, les cannabinoïdes et certains terpènes ont un effet sédatif. Paradoxalement, le THC et le CBD ont aussi des effets énergisants et galvanisants. La plupart des comportements et des actions des cannabinoïdes dépendent de leur puissance, leur dosage et leurs combinaisons avec les terpènes. Le cannabis peut avoir un effet additif lorsqu’il est combiné avec d’autres sédatifs. Néanmoins, le cannabis n’augmente pas les niveaux sanguins et n’atténue pas les autres effets des médicaments sédatifs.
La combinaison peut être risquée selon la puissance du cannabis et du sédatif. Les puissantes variétés indica sont connues pour leurs effets sédatifs et analgésiques. Il vaut mieux prendre ses précautions et ne pas mélanger la marijuana et les sédatifs – juste pour être sûr de ne pas faire de bêtises.
L’ALCOOL
Étant probablement la drogue la plus acceptée en société, c’est assez ironique de se dire que l’alcool peut être fatal lorsqu’il est mélangé à d’autres médicaments. Mélanger de l’alcool à des opioïdes ou des dépresseurs du système nerveux central comme les benzodiazépines ou les médicaments pour le sommeil est extrêmement dangereux. Pourtant, beaucoup de gens mélangent de l’alcool et du cannabis. Cette pratique est-elle sûre ?
Cela dépend de votre point de vue. L’alcool augmente en effet les niveaux de THC dans le sang, mais le THC lui, n’augmente pas les niveaux d’alcool. Des recherches montrent que les gens ont tendance à consommer moins d’alcool lorsqu’ils fument du cannabis. Une étude conduite en 1985 par la NIDA a examiné les patterns de consommations dans trois environnements différents : lorsque de l’alcool et du cannabis étaient tout deux disponibles, lorsqu’il n’y avait que de l’alcool de disponible, ou dernièrement, s’il n’y avait que du cannabis.
• 87 % des sujets consommaient significativement moins d’alcool lorsque les deux étaient disponibles, par rapport au cas où seul l’alcool était disponible.
• 75 % des sujets ont consommé un peu plus de cannabis lorsque les deux étaient disponibles, comparativement au cas où seul le cannabis était disponible.
Ces résultats sont assez fidèles aux expériences vécues par les gens. Lorsque les deux substances sont disponibles, on consomme plus de cannabis, mais beaucoup moins d’alcool. Le véritable danger réside dans les actions que vous entreprenez lorsque vous buvez et fumez simultanément. Conduire est bien plus dangereux lorsque l’on mélange l'alcool et la marijuana.
De la même manière, les gens sont plus à même de s’engager dans des activités à hauts risques où ils risquent de gravement se blesser en faisant juste quelque chose de stupide. De plus, le cannabis empêche les nausées et les vomissements. Le corps sera donc moins à même de purger les toxines hors du système après une surconsommation. Cela entraîne un plus gros risque d’intoxication à l’alcool.
CYTOCHROME P450
Le cytochrome P450 est une enzyme essentielle connue pour jouer un rôle important dans les interactions médicamenteuses dans le corps. Pas seulement avec du cannabis, mais avec tous les médicaments. Des preuves cliniques considérables suggèrent que le CBD est sûr et non addictif. Dans de nombreux cas, il est non-addictif et de plus en plus utilisé comme un complément lorsque vous essayez de vous débarrasser d’un certain nombre d’addictions nuisibles. Parfois, il peut agir en synergie avec d’autres médicaments, que ce soit de façon bénéfique ou défavorable.
Le CBD et le cytochrome P450 interagissent le mieux avec des médicaments contres les crises ou l’épilepsie. Une **étude de 2015 a découvert que le CBD augmentait les concentrations sanguines du clobazam anticonvulsif chez les enfants. Simultanément, il a augmenté les concentrations de métabolite de clobazam : le norclobazam. Le clobazam peut avoir des effets secondaires indésirables, donc atténuer le médicament avec du CBD suggère la nécessité de doses plus petites. La recherche a révélé qu’il y avait une réduction de 50 % des crises chez tous les sujets, sauf quatre. Les chercheurs en ont conclu que le CBD pris en complément du clobazam « est un traitement sûr et efficace pour l’épilepsie réfractaire ».
OPIOÏDES
Les effets du cannabis qui soulagent de la douleur sont un fait bien connu. De nombreux professionnels de la santé considèrent le cannabis comme une alternative aux opioïdes contre la douleur et une façon de dompter la vague d’addictions aux opioïdes. D’un point de vue de toxicité et d’abus, le cannabis est plus privilégié comme un traitement de première ligne contre les douleurs chroniques.
En tant que complément à la thérapie aux opioïdes, le cannabis a un grand potentiel. Dans une petite étude menée en 2011 par le Dr Donald Abrams et son équipe à l’UC San Francisco, il a été constaté que le cannabis n’augmentait pas les taux d’opioïdes dans le sang des sujets testés. Cependant, ils ont constaté que les sujets ont signalé une diminution de 27 % des niveaux de douleur lors de l’administration de cannabis.
Il en fut conclu que le cannabis peut sans risque, augmenter l’efficacité des traitements aux opioïdes. Cela a un atout bénéfique de traiter les patients avec des doses plus faibles d’opioïdes, ce qui permet de simultanément réduire les risques de dépendance et d’alléger les effets secondaires.
LE CANNABIS EST DE MANIÈRE GÉNÉRALE, ASSEZ SÛR
De manière générale, le cannabis est assez sûr, bien toléré, et comporte peu de risques lorsqu’il est combiné à d’autres médicaments ou substances. Néanmoins, ça n’est pas un composé isolé. Le cannabis est une combinaison de dizaines de cannabinoïdes dont le THC, CBD, CBN et un large panel de terpènes, flavonoïdes et plus encore.
Les combinaisons varient de variété en variété, et peuvent fournir un spectre de bienfaits physiologiques en elles. Sans de plus amples études approfondies, tirer des conclusions sur les interactions avec les autres médicaments n’est pas encore très précis. Une chose est sûre, le cannabis en lui-même est un coffre au trésor thérapeutique dont les bienfaits commencent tout juste à être exploités à leur juste mesure.